Un appareil blanc, à l’apparence d’un planeur, décrit des cercles à quelques dizaines de mètres d’altitude au-dessus d’une piste de décollage désaffectée recouverte de neige, dans les environs de Kiev. Son envergure ne dépasse pas les deux mètres et il est difficile de le distinguer sur un fond de nuages. Un très léger feulement signale sa présence dans les airs et révèle sa motorisation électrique.
Soudain, un objet s’en détache, décrit un arc de cercle silencieux et vient s’abattre avec un choc sourd au pied d’un arbuste rabougri. « Dans le mille ! », crie Maxime Soubotyn à l’intention du pilote, assis devant un écran d’ordinateur posé à l’arrière d’une camionnette.
Le drone Punisher se pose doucement sur la neige et le groupe de militaires ukrainiens venus se former à son pilotage commence aussitôt la préparation du prochain vol. « La trajectoire de la munition est calculée par un logiciel qui tient compte de tous les paramètres atmosphériques et de vol. Le pilote n’a rien à faire », explique M. Soubotyn, l’un des responsables de la société UA Dynamics, qui fabrique ce drone d’attaque.
Vingt-sept équipes utilisent actuellement le Punisher sur le front, principalement des unités de reconnaissance. « Nous en formons tous les jours. Il y en aura quarante d’opérationnelles à la fin de l’année. Elles sont chacune formées d’un trio : l’opérateur, le pilote et l’ingénieur en munitions », précise M. Soubotyn. Pour lui, « c’est le drone d’attaque le moins cher du monde. Un kit comprenant deux appareils et la station de pilotage coûte 70 000 dollars [66 500 euros] et chaque mission coûte environ 100 dollars ».
Engins réutilisables
L’équipement le plus onéreux du kit est la station de contrôle, un ordinateur allemand tout-terrain équipant les armées de l’OTAN. L’appareil volant est de fabrication ukrainienne, hormis l’électronique embarquée (caméra et émetteur). Le moteur à hélices, électrique, est un modèle courant dans l’aéromodélisme. Au cours de ses 300 missions effectuées en novembre, le Punisher a détruit « autant de cibles russes, se vante M. Soubotyn. Nous n’avons perdu qu’un seul appareil pour l’instant, suite à un non-respect des procédures. Le pilote a voulu narguer un système antiaérien russe Tor M1 en décrivant une spirale juste au-dessus. Pour l’abattre, le Tor M1 a dû tirer un missile coûtant 100 000 dollars. »
Punisher est l’un des modèles de drone les plus utilisés par l’armée ukrainienne, qui compte aussi des Leleka, Furia, Valkyria, R18, Kajan et Mara. Tous ces engins sont réutilisables, « parce que nous n’avons pas assez de moyens financiers pour nous permettre d’en faire des drones kamikazes », dit Dmitro Zabashtansky, 54 ans, le créateur du Punisher. Cet ingénieur logistique, qui n’avait aucune compétence en aéronautique, en a eu l’idée après avoir survécu de justesse à la débâcle de Debaltseve, en 2015, face à une division blindée russe. « Nous sommes vingt à travailler sur ce drone, tous des vétérans de la guerre de huit ans contre la Russie. Nous travaillons sept jours sur sept depuis le 24 février. Pas pour gagner plus, mais pour libérer notre terre de l’envahisseur. »
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